18-Un porte-bonheur
- anne
- 18 déc. 2024
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Comme chaque hiver, Angèle aide ses parents à vendre les marrons chauds au marché de Noël. À y traîner tous les jours, elle connait tout le monde. Elle s’est liée d’amitié avec Léon qui arpente les étals du marché en proposant de petites décorations de Noël de sa confection. Ces menus objets en bois représentent des personnages de la crèche, des rennes, des flocons de neige, des étoiles, des cloches, bref, tout ce qui rappelle cette période festive.
Angèle voit bien qu’il peine à les vendre et décide de l’aider.
- Tes figurines sont petites, tu dois mieux les montrer.
Léon hausse les épaules de dépit.
- Moi aussi je suis petit, on ne me voit pas. Et partout les stands ont des décorations tellement plus belles que les miennes qu’elles n’intéressent personne.
- Les tiennes sont mieux que belles, elles sont bien plus jolies que toutes les décorations de la terre. Et puis tu es trop timide. Regarde comment je fais pour vendre les marrons.
Angèle se met à crier :
- Chauds les marrons ! Chauds ! Venez chatouiller vos papilles avec nos marrons extras supers bons ! Chauds ! Chauds ! Chauds les marrons !
Léon rit de son audace. Son amie saute sur place, cours au milieu des passants, fait des sourires charmeurs à qui mieux-mieux. Lui ose à peine aborder les gens, alors s’égosiller pour attirer l’attention, il ne s’en sent pas capable.
- Tu es courageuse, dit-il en secouant la tête. Moi je ne suis pas comme toi.
- Je n’ai pas toujours été comme ça, répond Angèle. Avant, je restais derrière le stand pour me cacher de la foule. Trop de bruit, trop de monde !
- Toi, te cacher ? Je n’y crois pas, réplique Léon, quand même très étonné de cette révélation en la voyant accoster les gens, la voix ferme et l’œil rieur.
- Bien sûr ! J’étais comme toi. Et puis j’ai découvert un secret, dit-elle en plissant les yeux pour scruter les environs et s’assurer qu’aucune oreille indiscrète ne traîne dans les parages.
Sa curiosité piquée, Léon s’impatiente de tant de précautions. Personne ne leur prête attention, aucun risque que son secret s’ébruite.
- Qu’est-ce que tu attends pour me le dire ? Il me sera bien utile.
- Ça c’est sûr qu’il te sera utile, mais promets-moi de ne pas le révéler ni de te moquer.
- Promis ! assure Léon qui trépigne de connaître le mystérieux secret.
- Et bien… j’ai un porte-bonheur ! murmure-t-elle très vite.
- Un quoi ?
- Un porte-bonheur.
Elle sort avec soin de sa poche une petite pierre blanche aux reflets arc-en-ciel. Cachée dans le creux de sa main, elle la montre avec fierté à son ami.
- Je l’ai vue sur un stand où on vendait des pierres de toutes les couleurs, la gentille dame me l’a donnée en cadeau en me disant que chaque fois que j’en aurais besoin, la pierre me protégerait. Depuis, je n’ai plus peur de rien !
Admirant le caillou magique, Léon se dit qu’il aimerait bien en avoir un lui aussi. Angèle range son précieux trésor et lève des yeux pétillants vers son ami.
- Je crois qu’on a tous un porte-bonheur différent et que notre cœur le reconnaît. Les gens ne le savent pas, mais tes figurines apportent de la joie dans leur vie. En fait, toi tu n’en as pas besoin. C’est toi le porte-bonheur. Tu es un porte-bonheur ambulant !
Anne, le 18.12.2024
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