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Une vie de chien

  • Photo du rédacteur: anne
    anne
  • 28 sept. 2020
  • 2 min de lecture

« Oh zut ! Je crois bien que je vais de nouveau avoir des ennuis.

Ma maîtresse, elle ne va pas apprécier mon dernier exploit. Mais voilà, c’était trop tentant ! Ce canapé en cuir sentait tellement bon, j’ai pas pu résister ! Maintenant il n’en reste plus grand-chose : le beau cuir blanc est en lambeaux et les morceaux de mousse sont éparpillés dans toute la pièce. J’avoue, mon grand plaisir c’est de mâchouiller. Je vais avoir droit à une crise d’hystérie. Bah, c’est de sa faute aussi, elle n’a qu’à pas m’enfermer toute la journée. Tout seul, je m’ennuie ! J’ai besoin de jouer, de courir. Elle pensait quoi en venant me chercher dans un élevage de champions ? Qu’elle aurait un toutou calme et docile ? Elle croyait quoi en achetant un dogue allemand ? Je ne suis pas un bichon moi ! C’est sûr que dans ma famille on a de l’allure. Avec notre grande taille, les oreilles et les babines tombantes, une queue longue et fine et de hautes pattes, le tout enrobé d’un pelage noir et blanc du plus bel effet. On a la classe ! Moi, je ne suis pas un objet décoratif.

Je suis plutôt sympa, seulement il faut pas trop m’en demander. J’aime courir après les voitures, et les vélos, et les joggeurs. Ma maîtresse, elle a beau m’appeler, je ne l’entends plus. Elle a bien essayé de me tenir en laisse, résultat, elle s’est retrouvée assise dans une flaque d’eau et s’est mise à pleurer.

Oh, et puis il y a les chats ! Ceux-là, je ne les aime pas trop. Au début, je ne méfiais pas de cet individu dédaigneux qui m’ignorait. En bon chien qui se respecte, je suis allé le saluer comme ma chère mère me l’a appris. J’approchais mon museau de son arrière-train froufrouteux et sans prévenir, il m’a griffé méchamment. J’en porte toujours la trace rose sur ma pauvre truffe noire.

Ma maîtresse a bien tenté de m’inculquer un peu de discipline en m’apprenant quelques règles. Mais voilà, baveux, boueux, crasseux, je n’aime rien tant que la saleté et le désordre. Alors, tant qu’il y aura des canapés et des joggeurs… »


Anne, le 30.03.2015

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