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Apis, la petite abeille courageuse.

  • Photo du rédacteur: anne
    anne
  • 12 août 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 août 2020

Il était une fois une ruche nichée au creux d’une haie touffue. En son sein vivaient des centaines d’abeilles, sœurs travailleuses œuvrant avec joie au bien-être commun. Parmi cette multitude, vivait Apis, une jeune abeille chargée de nourrir les larves. Elle s’activait en y mettant tout son cœur, fière de la tâche importante qui lui incombait.

Un jour, une rumeur terrible se propagea. On entendait partout murmurer que la reine, leur mère à toutes, se mourrait. Cette nouvelle épouvanta Apis. Qu’allaient-elles toutes devenir sans leur reine pour les guider ? La rumeur prenait de l’ampleur et l’affolement gagnait toute la population, d’habitude si paisible. Bourdonnements, vrombissements, antennes frémissantes, chacune partageait ses craintes et ses frayeurs.

C’est alors qu’une très vieille abeille prit la parole.

- Mes sœurs, ne vous tourmentez pas de la sorte, une solution existe ! Il y fort longtemps, notre précédente reine, la mère de notre mère, a souffert du même mal. Toutes les sœurs sont donc parties à la recherche d’un moyen de la guérir. Beaucoup ne sont pas revenues, mais quelques-unes rapportèrent un nectar fabuleux dont les vertus permirent un merveilleux miracle. Elles voulurent faire boire ce breuvage magique à la reine, mais celle-ci refusa. Elle ordonna de nourrir dix larves de ce nectar jusqu’à ce qu’elles deviennent adultes. Puis la reine mourut. Nos sœurs firent ce qu’elle leur avait demandé et c’est ainsi que naquirent neuf faux-bourdons et une nouvelle reine. Après avoir séchés leurs ailes, ils s’envolèrent dans une danse amoureuse. La jeune reine revint féconde, et voilà comment elle succéda à sa mère.

Toutes les abeilles de la ruche commencèrent à s’agiter. Elles devaient absolument rechercher ce prodigieux nectar, mais où le trouver ?

- Vous devez partir en quête de fleurs d’une grande rareté. Leur parfum sans pareil vous guidera jusqu’à elles.

- Mais comment savoir lesquelles seront les bonnes ? s’exclama Apis.

- Ce sont des fleurs de la nuit. Elles ne s’épanouissent qu’au crépuscule.

Les abeilles en furent effrayées. Jamais elles ne volaient sans le soleil pour les guider. Elles se pressèrent et s’entassèrent sur le rebord de la sortie, hésitant à s’élancer dans une quête si périlleuse. Apis n’écoutant que son courage prit son envol et tourna au-dessus de son foyer une dernière fois. Elle n’avait aucune idée de la direction à prendre et elle décida de se poser sur un immense tournesol. Sa large tête commençait à baisser, prouvant que le soleil déclinait. Apis se sentait inutile et désespérait de trouver ces fleurs invisibles.

Un papillon gracieux se posa délicatement à ses côtés et lui demanda, curieux, pourquoi elle ne butinait pas. Pleine d’espoir, la petite abeille lui expliqua ce qu’elle recherchait, mais le somptueux insecte ne put lui répondre.

- Mes frères de la nuit, les papillons nocturnes, pourront peut-être t’aider. Je souhaite que tu puisses ramener ce précieux nectar à ton rucher, valeureuse Apis. Prends bien garde à toi, les dangers sont nombreux.

L’élégant papillon s’envola, laissant Apis seule et songeuse. Elle décida finalement que l’idée en valait une autre et elle se mit à guetter un de ces mystérieux voyageurs de la nuit. Le soleil s’était couché depuis peu quand un étrange bruit lui parvint aux antennes. Un flap-flap soyeux s’approchait. Elle vit apparaître deux étranges ramures, paraboles démesurées qui surmontaient un être sombre et surnaturel. Apis compris qu’il s’agissait d’un de ces fameux papillons. Elle l’appela d’un léger bourdonnement. La masse imposante s ‘approcha dans un vol désordonné et se posa près d’elle. Ses antennes extraordinaires s’agitaient, goûtant l’air.

- Qui es-tu et que me veux-tu ? demanda-t-il d’une voix profonde.

Apis raconta à nouveau son histoire. Il l’écouta avec attention et battit lentement des ailes avant de lui répondre.

- Ma foi, il est vrai qu’il existe des fleurs qui se dévoilent au cœur des ténèbres. J’en ai humé la senteur non loin de la mare situé près du bosquet aux vieux chênes. Là-bas, j’en suis certain, tu trouveras ce que cherches.

Apis le remercia vivement et s’empressa de voleter vers le précieux trésor. C’est alors qu’elle perçut la merveilleuse fragrance. Elle la suivit jusqu’aux corolles parfumées et se posa parmi les pistils. Elle se gorgea du nectar salvateur et repartit aussitôt retrouver sa famille en péril.

Arrivée parmi les siens, elle fut accueillie avec allégresse, fêtée et félicitée d’avoir bravé tant de périls. Comme l’avait narré la vieille abeille, une nouvelle reine naquit. Elle engendra de nombreuses générations de sœurs, renouvelant le cycle immuable de la vie.


Anne, le 16.12.2013

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