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En-chantant

  • Photo du rédacteur: anne
    anne
  • 1 mai
  • 2 min de lecture

Dans les jardins, c’est la bataille. Une bataille sonore. Des chants pour se défier, s’affronter, se repousser. Des chants pour séduire aussi. Ni virtuoses, ni interprètes grandioses, les merles volent de toits en branches, courent sous les fourrés, chassant le rival sans ménagement. C’est que l’affaire est vitale. Le moindre relâchement et la partie est perdue. Plus de territoire, plus de nourriture. Alors, matin et soir, les trilles fondeuses et entêtantes s’élèvent, se heurtent, se répondent. Aux aguets, ils s’activent, s’agitent, lançant leurs cris d’alarme au moindre mouvement suspect. Arpentant les jardins été comme hiver, ils en sont les sentinelles, les noirs gardiens toujours en veille.

 

Dans la jungle, c’est la pagaille. Une pagaille sonore. Des cris pour s’interpeler, s’invectiver, communiquer. Des cris pour séduire aussi. Tapageurs autant que batailleurs, les perroquets jacassent, se chamaillent dans le plus grand désordre. Ils sont autant bruyants que les singes, leurs voisins, colocataires sylvestres. Déployant leur plumage à la splendeur arc-en-ciel, ils volent, survolent la canopée à plusieurs dizaines de mètre du sol. Dans la végétation dense et touffue, leurs cris sont des signaux de ralliement, des phares essentiels, tout comme leur ramage flamboyant est signe de reconnaissance. Arpentant la jungle en nuées chatoyantes, ils en sont les seigneurs magnifiques, beaux parleurs exotiques.

 

Dans les champs, les prairies, c’est la parade. Une parade sonore. Des trilles, des babils, des imitations pour impressionner. Mais aussi chant nuptial pour belles à séduire. Se dépasser pour un été puis s’en aller, migrer aux premières gelées. Si petites au milieu de si vastes étendues, les alouettes font entendre inlassablement leur voix au répertoire aussi varié que leurs démonstrations théâtrales. Tout en esbrouffe, elles hérissent leur crête, gonflent leur plumage. En vol ou au sol, elles se donnent en spectacle, pour charmer, pour intimider. De glissades en spirales, elles voltigent sans relâche haut dans le ciel. Arpentant les champs, les prairies, elles en sont les artistes, acrobates remarquables.


Anne, le28.04.2025

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