17-Les lumières de Noël
- anne
- 17 déc. 2024
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Durant l’hiver, tout particulièrement au mois de décembre, les journées sont si courtes que les nuits semblent sans fin. Le soleil lui-même paraît s’être assoupi, ses faibles rayons souvent masqués par de lourds nuages noirs. Voilà pourquoi les angelots sont chargés d’une mission très très importante : ils doivent apporter de la lumière pour éclairer cette sombre période et repousser les ténèbres.
Séraphine et Célestin sont en grande discussion.
- Les chérubins ne nous ont pas dit comment nous y prendre, proteste Séraphine avec une moue contrariée.
- Normal, chaque année c’est la même chose. Tu as déjà oublié ? réplique Célestin en levant les yeux au ciel.
Il est vrai que la pauvre est dotée d’une vraie passoire en guise de mémoire. Avec un soupir résigné, il lui rappelle la procédure.
- Chaque nuit, nous rejoignons les étoiles les plus brillantes pour récolter un peu de leur poussière. Ensuite, nous allons en saupoudrer les sapins aux aiguilles givrées.
Les yeux de Célestine se mettent à pétiller. Quelle tâche merveilleuse. Comment un tel souvenir a-t-il pu se volatiliser ?
- Viens, allons-y ! la presse-t-il. Avec de la chance, il y aura des étoiles filantes à poursuivre. Si on attrape leur queue, nous pourrons glisser d’une étoile à l’autre.
Main dans la main, les deux angelots s’élèvent dans le ciel nocturne constellé d’astres lumineux.
À chaque halte, ils peignent les étoiles avec leurs ailes. La poussière reste accrochée à leurs plumes et c’est ainsi qu’ils ramènent leur précieux fardeau. Les battements de leurs ailes laissent un sillage étincelant et ils rient aux éclats en voyant leurs cheveux recouverts de poudre scintillante. Dès qu’ils secouent la tête, une fine pluie dorée les entoure. En chemin, ils saluent la lune en balade qui sourit de les voir si radieux. Leur plaisir est si grand qu’ils dansent dans les airs, faisant tournoyer les particules de lumière et emplissant les cieux de féériques draperies luminescentes.
Mais voilà, arrivés au-dessus de la forêt, toute la poussière d’étoile s’est envolée.
- Zut ! On va devoir retourner en chercher, constate Célestine.
- On n’a plus le temps, se désole Séraphin en voyant pointer le soleil à l’horizon.
Dépités, ils se creusent la cervelle pour trouver une solution. C’est à ce moment-là qu’ils remarquent un minuscule éclat de lumière, plus vif que le jour qui se lève, suspendu au-dessus de la porte d’une étable. Bien que modeste, la lueur est chaleureuse et réchauffe le cœur. Les angelots s’en approchent et constatent qu’il s’agit d’une lanterne dans laquelle vacille la flamme d’une bougie.
- Je sais ! s’exclame Séraphin. Voilà ce que nous allons utiliser pour illuminer les sapins.
Les yeux ronds, Célestine le regarde bouche bée. Quelle drôle d’idée ! Quelle bonne idée !
C’est ainsi qu’une multitude de petites flammes tremblotantes furent installées sur les branches touffues pour chasser l’inquiétante obscurité des longues nuits d’hiver. Enchantés, Célestine et Séraphin admirèrent les fiers arbres briller de mille feux, remplis de la satisfaction du devoir accompli. Et depuis, lorsque quelqu’un éprouve ravissement et joie intense, on dit de lui qu’il est aux anges !
Anne, le 17.12.2024
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