10-Le jeu des devinettes

Blagueurs, farceurs, les lutins du Père Noël sont de joyeux drilles toujours à l’affût d’histoires drôles et de charades tarabiscotées. C’est à celui qui trouvera la plaisanterie la plus amusante et fera pleurer de rire le plus grand nombre.

Jamais à court d’idées, Saturnin lance d’une voix remplie de défi :

- Comment appelle-t-on un chat tombé dans un pot de peinture le jour de Noël ?

Tout excités, les autres se trémoussent en se grattant le bout du nez.

- Je sais ! Je sais ! Un chat peint de Noël, s’écrie Tincelle en sautillant de joie sous les hourras enthousiastes de ses camarades. C’est un sapin de Noël.

Saturnin fait la moue, déçu que la réponse ait été trouvée si vite. Mais un sourire espiègle apparait aussitôt sur sa frimousse.

- Monsieur et Madame Relande ont un fils. Comment s’appelle-t-il ?

Nouveaux grattements de nez, intense concentration…

- Guy Relande. Guirlande ! Guirlande ! Guirlande ! s’exclament d’une même voix Tagada et Flagada.

Explosion de rire, suivie de commentaires impressionnés sur ce second jeu de mot hilarant. Puis chacun y va de sa devinette dans un tohu-bohu endiablé.

- À Noël, je suis sur la table et dans la cheminée. Qui suis-je ? (1)

- Mon premier est une consonne. Mon second est une note de musique. Mon tout s’offre à Noël. Qui suis-je ? (2)

- Que dit un sapin de Noël qui arrive en retard le soir du réveillon ? (3)

- Mon premier est une voyelle. Mon second est une couleur. Mon tout est une saison. Qui suis-je ? (4)

Ça rigole, ça s’esclaffe au point que Mélusine en a le tournis. Cette bande de comiques a en réserve de quoi faire des nœuds au cerveau des meilleurs bonimenteurs. Elle, la bavarde, n’arrive pas en placer une. Sa frustration monte, monte, monte jusqu’à déborder par ses yeux. Toute tourneboulée, elle ne comprend pas ce qui lui arrive. Les lutins sont de nature légère et facétieuse, leur humour est d’une redoutable efficacité pour faire un pied de nez aux contrariétés. Rien ni personne n’altère leur bonne humeur, alors que se passe-t-il ?

Saturnin se tourne vers sa complice qui n’a encore rien pipé et la découvre sens dessus dessous.

- Je…. je… je… ne trouve pas les mots. Ils se sont carapatés, disparus, envolés, sanglote la pauvrette.

Tous les lutins se taisent, éberlués. Mélusine, jacasseuse de haut vol, championne de la répartie, la plus grande babillarde de tous les temps, ne trouve rien à répliquer ?

Suspendus à ses lèvres, ils attendent. La lutine cligne des yeux, tortille son nez, se mordille le bout du doigt. Soudain les oreilles frétillent : un murmure s’échappe de sa bouche.

- Pourquoi le Père-Noël ne se rase jamais ?

Un profond silence lui répond.

- Pour ne pas être confondu avec le petit chaperon rouge.

S’élèvent des cris ravis et une pétarade d’applaudissements, remplissant Mélusine de fierté. Tout est rentré dans l’ordre. Le festival des loufoqueries peut continuer.

- Quand vient l’hiver, je n’ai presque plus de feuilles et je ne suis même pas un arbre. Qui suis-je ? (5)

Anne, le 10.12.2024

1-Je suis la bûche (bûche de Noël et bûche de bois)

2-C’est le cadeau (K-do)

3-“Zut, je vais encore me faire enguirlander !”

4-C’est l’hiver (I-vert)

5-Un calendrier